Pour son deuxième match en Ligue des Champions, le Stade Rennais se déplace au stade Ramón Sánchez Pizjuán du FC Séville. Tenant du titre de la dernière Europa League, les Palanganas auront à cœur de renverser les Bretons après avoir obtenu le point du nul face aux Anglais de Chelsea. Décryptage de notre adversaire espagnol.
Une équipe équilibrée
Elle est peut-être là, la première force des Sévillans. Longtemps habitué à avoir un mercato animé chaque été, Séville n’a pas fait de folies cette année avec peu de recrues et un seul départ important : celui d’Éver Banega en Arabie Saoudite. Résultat, les automatismes créés par le coach Lopetegui sont toujours présents et l’équipe semble pouvoir encore progresser dans un 4-3-3 qui lui va bien. Troisième meilleure défense de Liga la saison passée, celle-ci impressionne généralement de solidité et de sérénité. Un gardien performant, des latéraux capables d’enchaîner les efforts avec énormément de montées sur les côtés et une charnière centrale tout simplement impressionnante. L’ancien Nantais Diego Carlos tient la baraque alors que Jules Koundé est convoité par les plus grosses écuries, à juste titre.
Au milieu de terrain, si Fernando est indéboulonnable en sentinelle, les deux milieux relayeurs tournent régulièrement, notamment grâce aux cinq changements possibles et à un banc de qualité. De retour au club après plusieurs années au Barça, Ivan Rakitic fait partie de ceux-là. Mais force est de constater que ses prestations sont loin du niveau attendu avec un manque d’impact et d’influence dans le jeu. Sa titularisation n’est donc pas certaine avec encore un apport très limité face à Eibar samedi dernier. Malgré tout, le FC Séville est bien équipé offensivement avec des ailiers percutants et décisifs. Si Suso est quelques fois sur courant alternatif, l’arrivée d’Óscar Rodríguez va rendre cette équipe encore plus difficile à manier, lui qui est très efficace sur coup-franc. En pointe, Lopetegui devrait aligner Luuk De Jong à la place de Youssef En-Nesyri. Fort dos au but et excellent de la tête, le Néerlandais semble se révéler plus souvent dans les matchs Européens qu’en Liga.
Lucas Ocampos, le facteur X
Lorsque l’on évoque l’effectif de Séville, un nom ressort : celui de Lucas Ocampos. Bien connu en Ligue 1 de par son passage à l’AS Monaco et à l’Olympique de Marseille, l’ailier Argentin est le facteur X de cette équipe. Quelques fois critiqué pour son style de jeu, Julen Lopetegui a trouvé en Lucas Ocampos LE joueur capable d’amener de la folie dans les matchs. Spontané et combatif, il n’hésite pas à foncer tête baissée vers le but adverse et à catapulter des tirs puissants. Et ses statistiques ne disent pas le contraire ! Auteur de 16 buts toutes compétitions confondues la saison passée et de 5 passes décisives, il est de loin le meilleur buteur du FC Séville. Lucas Ocampos est aussi impliqué dans les tâches défensives de son équipe et il n’est pas étonnant de le voir intercepter les passes de ses adversaires ! En résumé, un vrai leader qui pourrait malmener la défense bretonne… Ou nos attaquants s’il devait jouer dans les buts !
Un état de forme contrastée
Si Ocampos avait sauvé les siens en juillet dernier face à Eibar, il n’y est pas parvenu le weekend dernier. Rodriguez préféré sur le côté gauche, c’est même toute l’attaque et une partie du milieu qui a été remanié par le coach Sévillan. Un turn over logique en vue de la confrontation face au Stade Rennais mais qui n’a pas fonctionné, à l’instar de Rennes face au SCO d’Angers. Eibar a su renverser le bloc Sévillan sur une incursion rondement mené après une belle phase de passes en une touche de balle. Les Palanganas n’ont jamais réussi à trouver le chemin du but par la suite malgré des occasions, à l’image du raté d’Ocampos (rentré à la mi-temps) dans les arrêts de jeu. La défaite face à Grenade était considérée comme un accident de parcours avant de rentrer en Ligue des Champions, celle face à Eibar est plus inquiétante.
Et pourtant ! Avec 70% de possession, Séville avait le pied sur le ballon. Mais la défense semblait usée, avec des erreurs de relances flagrantes comme lorsque le capitaine Jesús Navas arrive à se défaire du pressing mais renvoie le ballon plein axe pour une récupération très haute d’Eibar. Une digestion difficile du parcours Européen pour les Sévillans ? Possible ! Avec une reprise de la Liga en avril, un parcours héroïque en Europa League et une finale perdue face au Bayern en SuperCoupe d’Europe, les Espagnols n’ont pu se reposer que 15 jours avant la reprise de leur championnat national. Hormis son premier match et une victoire 3 à 1 face au promu Cadix, l’attaque de Séville est au point mort : seulement 2 buts marqués sur les 5 derniers matchs.
Sans victoires depuis le 1er octobre, le favori du groupe E est en méforme et la performance du weekend dernier montre que cette équipe n’est pas invincible. Au Stade Rennais d’en prendre note, le costume d’outsiders leur va si bien.